À mesure que les gouttes de solution titrante sont versées dans le bécher, ces petits ajouts de réactif titrant permettent de consommer peu à peu
le réactif titré. Jusqu'alors, après chaque goutte versé, il restait du réactif titré mais pas de réactif titrant. Dans ces états du système, c'est le réactif
titrant qui joue le rôle de réactif limitant de la transformation.
Arrive une goutte pour laquelle l'ajout de réactif titrant permet de consommer tout juste la quantité de réactif titré qui restait encore dans le système. Dans cet état,
le système ne contient alors plus ni réactif titrant, ni réactif titré.
Cet état particulier du système est appelé l'équivalence du titrage, c'est :
- l'état du système pour lequel les réactifs ont été simultanément consommés ;
- l'état du système pour lequel les réactifs ont été introduits dans les proportions stoechiométriques ;
- l'état du système pour lequel il y a changement de réactif limitant.
En effet, au delà de cet état, en versant de nouveau une goutte, on ajoute du réactif titrant mais il n'y a plus de réactif titré, c'est lui qui fait désormais défaut et
qui joue le rôle de réactif limitant.
Les trois définitions de l'équivalence proposées ci-dessus sont toutes les trois absolument équivalentes, elles veulent toutes dire la même chose.
Illustrons notre propos à l'aide du fameux exemple de l'opticien qui assemble des lunettes.
Un opticien possède initialement des verres de lunettes, mais sans savoir combien. Chaque jour, le livreur vient lui apporter 2 montures (ajout régulier de réactif).
Le premier jour, l'opticien assemble deux paires de lunettes, il a consommé les deux montures, il reste des verres.
Le deuxième jour, l'opticien assemble deux paires de lunettes, il a consommé toutes les montures (réactif limitant), il reste des verres.
Etc.
Le quinzième jour, l'opticien assemble deux paires de lunettes, il a consommé toutes les montures MAIS il n'a plus aucun verre (équivalence).
Le seizième jour, l'opticien reçoit des montures mais il n'a plus de verre (nouveau réactif limitant), il stocke les montures qu'il reçoit dans sa réserve.
Le dix-septième jour, pareil, etc.
Au bilan, on sait que l'opticien a pu assembler quinze fois les montures. Or chaque monture assemblée consomme deux verres. On est donc capable de dire
que l'opticien possédait initialement 30 verres : on a déterminé la quantité de verre initialement présente dans le système.