Comment expliquer les changements observés dans l'état ou la composition d'un système ?
Physique & chimie – Lycée Galilée
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Rappels
La matière existe sous différents états, dont les états solide, liquide ou gazeux. L'état solide est caractérisé par
une structure organisée de la matière à l'échelle microscopique, tandis que l'état gazeux est très désorganisé.
La matière peut changer d'état : on parle alors selon le cas de fusion, solidifcation, liquéfaction, vaporisation,
condensation ou sublimation.
Le chimiste Lavoisier, père de la chimie moderne, a étudié les transformations de la matière et a énoncé la
célèbre loi de conservation de la matière : "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme".
Les entités chimiques, microscopiques, sont bien trop petites pour être dénombrées une par une. Leur quantité est
alors comptée par paquets qu'on appelle des moles.
Les noyaux des atomes, représentés symboliquement par les notations AZX, sont composés de
protons (leur nombre Z s'appelle le numéro atomique) et de neutrons. Tous ces nucléons sont au nombre A appelé le
nombre de masse du noyau. On appelle isotopes des noyaux qui appartiennent au même élément chimique, c'est-à-dire
qui ont en commun d'avoir le même nombre de protons, mais qui ont un nombre de neutron différent.
Les transformations physiques
De la cire qui fond, l'eau qui bout, le beurre qui se solidifie au frigo : toutes ces observations
du quotidien témoignent de transformations physiques. En effet, ce sont des changements
du système au cours desquels les espèces chimiques restent identiques (de l'eau, du beurre) mais
pas leur état physique (solide, liquide ou gazeux).
Changer d'état physique revient microscopiquement à changer l'agencement des entités les
unes par rapport aux autres (leur disposition relative).
Exemples :
Ag(l) → Ag(s) ou H2O(s) → H2O(l).
Changer d'état met en jeu un échange d'énergie. Lorsqu'une espèce chimique passe d'un état ordonné vers un
état moins ordonné (solide à liquide, ou liquide à gazeux, ou solide à gazeux), le système doit absorber
de l'énergie, la transformation est endothermique. Inversement, les transformations d'un état désordonné
vers un état plus ordonné sont exothermiques.
L'énergie Q mise en jeu dans la transformation physique d'un système est proportionnelle
à la masse m du système qui change d'état : Q = L × m. L désigne l'énergie massique de changement d'état, en J/g ou J/kg.
Exemple : Leau = 334 J/g : chaque gramme de glace consomme 334 J pour fondre.
Les transformations nucléaires
Dans la vie courante, le mot "nucléaire" est souvent associé aux bombes atomiques ou aux centrales électriques.
Cela vient du fait que les transformations nucléaires mettent en jeu les noyaux des atomes et libèrent une
quantité colossale d'énergie. Comment ces transformations ont-elles lieu ?
▪ Les noyaux isotopes
Parmi tous les noyaux d'atomes qui existent dans l'Univers, certains sont naturellement stables et leur composition
atomique reste à jamais la même, tandis que d'autres ont tendance à se transformer. C'est le cas de certains isotopes.
Deux noyaux sont isotopes s'ils appartiennent au même élément chimique (par exemple deux isotopes de carbone, ou deux
isotopes d'hydrogène) mais ils ne possèdent pas le même nombre de neutrons. Ces deux noyaux partagent donc le même numéro
atomique Z, mais pas le même nombre de masse A.
Exemples : 146C et 126C ou 21H et 11H.
▪ Les transformations nucléaires
Lors d'une transformation nucléaire, un noyau-père, instable, est consommé et un ou plusieurs noyaux-fils, plus stables,
sont produits. En général, cette transformation s'accompagne de la production de petites particules plus ou moins
dangereuses pour les organismes vivants, et aussi de la libération d'énergie et de rayonnements.
Exemples : 21284Po → 20882Pb + 42He
Dans cet exemple, un noyau-père de polonium 212 est consommé pour produire un noyau de plomb 208 et une particule d'hélium. 189F → 188O + 01e + ν
Dans cet exemple, un noyau-père de fluor 18 se décompose en un noyau-fils d'oxygène 18, un positron et un neutrino. 23592U + 10n → 9236Kr + 14156Ba + 3 10n
Dans cet exemple, un noyau d'uranium 235 est bombardé par un neutron et se scinde en deux noyaux-fils (de krypton et de baryum) et trois neutrons.
L'énergie libérée par une transformation nucléaire est très importante. Cette énergie est mise en jeu dans les centrales
nucléaires pour la convertir en énergie électrique. Elle est aussi mise en jeu au cœur des étoiles où les noyaux
servent de carburant. Chaque seconde, le Soleil convertit 1026 J d'énergie nucléaire sous forme
de rayonnements et de chaleur : c'est l'énergie consommée sous forme de nourriture (calories) par la population
mondiale (8 milliards) pendant 4 millions d'années !
Plus modestement, une centrale nucléaire convertit en moyenne 109 J chaque seconde.
Les transformations chimiques
▪ La réaction chimique :
La respiration, c'est une transformation chimique. La cuisson du pain dans le four, c'est une transformation
chimique. La combustion de l'essence dans les moteurs, aussi. La batterie du téléphone qu'on recharge : encore
une transformation chimique. La formation de la rouille, la digestion, le détartrage des robinets, la combustion
du bois dans la cheminée, etc !
Omniprésentes dans le quotidien, les transformations chimiques désignent les transformations d'un système
pendant lesquelles certaines espèces chimiques sont consommées (les réactifs) et d'autres sont fabriquées
(les produits).
Exemple : 2 C8H18(l) + 25 O2(g) → 8 CO2(g) + 9 H2O(g)
Cette écriture illustre la transformation de combustion de l'essence (l'octane de formule C8H18)
en présence de dioxygène. Ce sont les réactifs. Lorsque la transformation se déroule, il y a production de dioxyde
de carbone et de vapeur d'eau. La transformation observée est modélisée par une réaction chimique et
l'écriture de l'exemple est l'équation de la réaction chimique.
Les nombres devant les formules (ici 2, 25, 8 et 9) sont appelés nombres stœchiométriques. Ils indiquent les proportions
dans lesquelles les espèces chimiques sont consommées ou produites. Dans notre exemple, lorsque 2 molécules d'octane
sont consommées, 25 molécules de dioxygènes sont consommées et 8 molécules de dioxyde de carbone et 9
molécules d'eau sont produites.
Une réaction chimique se déroule jusqu'à ce que l'un des réactifs ait été complètement consommé : il n'en reste plus.
Ce réactif totalement consommé est appelé le réactif limitant de la réaction.
Illustrons à l'aide d'un exemple plus courant :
Un opticien fabrique des lunettes. Pour cela, il assemble 1 monture avec 2 verres pour former 1 paire
de lunettes : 1 monture + 2 verres → 1 paire.
Cet opticien possède 13 montures et 27 verres. Comme il consomme 2 verres pour chaque monture, il arrêtera de travailler
lorsqu'il aura utilisé les 13 montures et donc 26 verres : il ne lui restera aucune monture mais il restera 1 verre. Dans
ce cas, les montures jouent le rôle du réactif limitant.
Si cette fois, l'opticien possède 11 montures et 8 verres, ce sont les verres qui sont réactifs limitants. Combien restera-t-il
de montures quand il aura terminé son travail ?
Il arrive que dans certains systèmes chimiques, une transformation ait lieu mais sans engager toutes les espèces chimiques
présentes : certaines réagissent et d'autres ne participent pas à la réaction. Pour ces dernières, on parle d'espèce
chimique spectatrice : leur quantité ne diminue pas et n'augmente pas non plus dans la réaction.
Certaines réactions chimiques libèrent de l'énergie, elles sont exothermiques. D'autres en consomment, elles sont
endothermiques.
▪ La synthèse chimique :
Certaines réactions chimiques sont exploitées par le génie humain dans l'objectif de produire certaines espèces chimiques
intéressantes : on parle alors de synthèse chimique. Elles permettent soit d'obtenir des espèces chimiques inédites,
soit d'obtenir des espèces chimiques déjà connues mais en quantité plus importante ou bien avec davantage de respect de
l'environnement en évitant d'exploiter des espèces vivantes animales ou végétales.
Une synthèse chimique se déroule à l'aide d'un montage à reflux qui permet d'accélérer la transformation grâce au chauffage
mais en évitant de perdre les vapeurs formées grâce à un système réfrigérant.